Là avait habité … la Mère Louise ….
Des années après, j’ai fait ce poème grâce à une petite voix, éteinte aujourd’hui … mais qui résonne encore dans ma mémoire !!!
« La Mère Louise »
Comme toute histoire qui commence,
Je me dois de dire : Il était une fois…
A « Chargeloup », au cœur du Morvan,
Vivait Jeanne dans sa chaumière d’antan.
Dans l’âtre, elle surveillait, simple mère,
Sa marmite pendue à la crémaillère.
Menue, la vie ne l’avait pas épargnée
Dans son petit hameau rude, éloigné
De la ville. Laborieuse, elle ne comptait
Pas les heures et tout le jour, s’activait.
A cette époque, en longue jupe vêtue,
Sur ses frêles épaules, un sombre fichu,
Une coiffe tuyautée faite de sa main,
Sa paire de sabots passés dès le matin.
En lisière, un bois dense, inquiétant …
Qui pouvait s’en alarmer ? Pourtant …
Un jour comme les autres, elle prit
La traverse … celle qui raccourcit,
Sous le feuillage formant une voûte
Pour déboucher sur la grand route.
C’était le jour où l’ont tuait le cochon …
Dans leur porc engraissé, tout était bon.
Sur le chemin du retour, Jeanne soucieuse,
Sentait une présence. Devenue anxieuse,
Elle pressait le pas … et … tout à coup …
Se retournant, elle vit … elle vit le loup.
Il se rapprochait dangereusement ; la peur
S’emparait d’elle … une sorte de terreur.
Alors, courant presque, de sa brouette,
Elle lui lançait du boudin, des côtelettes.
Epouvantée, sans voix, elle arriva, livide
Près de voisins la brouette quasi vide.
On alla quérir Dominique, son époux.
Elle balbutiait, affolée « le loup, le loup ».
Il la regardait, abasourdi … stupéfait !!..
Sa Jeanne toute défaillante le troublait.
Drôle, dynamique si … guillerette
Elle n’était pas femme … à sornettes !!.
Le soir, leur chien frénétique, déchaîné,
Enragé, hurlant, il finit pas se détacher.
Egorgé, il fut retrouvé près d’un sentier.
Les hommes traquèrent la bête et le dernier
Loup de la région vu par Jeanne … il fut.
Cette Morvandelle que je vante, avait vécu
Le plus grand effroi de sa longue vie…
Dont la mésaventure fit le tour du pays !!.
« Mère Louise » s’appelait « Jeanne Moreau » ;
Elle était ma … trisaïeule, native de Maux.
A.T. 2010
(Jeanne Moreau 1850/1940)
Quelques explications :
Bien souvent les gens étaient connus sous leur 2ème prénom,
celui de baptême « Louis au lieu de Pierre », de métier « le taupier »,
de famille « le Jean Thomas », de connaissance « le Jean du charron » ou de
domaine « l’André de la ferme du Clos » etc … et toujours ajouté « le » ou
« la » ainsi toute leur vie ce qui complique considérablement les
recherches généalogiques d’aujourd’hui !!.
Il pouvait arriver également que 2 garçons portent le même prénom
que leur père, ce qui donnait Jacques « l’aîné » et Jacques « le jeune ».
Chaque famille tuait leur porc à tour de rôle à une certaine période de
l’année et en donnait des morceaux au voisinage. A leur tour, les
bénéficiaires rendaient cette équivalence à ceux qui leur en avaient
donnée. C’était le système du partage.
Chargeloup portait bien son nom car dans les temps reculés les
loups vivaient dans les bois alentours … mais vers 1880 les gens
n’en voyaient plus depuis longtemps… sauf celui-ci, un rescapé
dont on ne sait où !!.
Chargeloup était un lieudit faisant partie de la commune de Maux (58).
Aujourd’hui, ne subsistent que 2 ou 3 maisons de vacances alors que
chaque village était important souvent étendu avec sa petite église.
Elle permettait au habitants de se rendre aux offices sans faire des
kilomètres à pied par tous les temps. Souvent abandonnée, en
ruines près d’une terre, d’un château, elle peut encore dresser
un mur dans une broussaille ou … avoir disparu. Très peu sont
rénovées mais celles conservées sont un modèle de beauté où
reposent les notables de l’ancien temps et parfois leurs
descendances actuelles.
Etymologie du nom « Moreau »
Il est un des noms les plus répandus en France. Correspond au Méridional ou au Normand « Morel » qui désigne celui (en sobriquet) qui est « brun », « noir » de peau comme un Maure … le plus plausible …
Il est également un ancien prénom latin « Maurellus » …
Outre la RP, c’est dans le Nord et dans l’Indre que l’on trouve le + de Moreau.
Variantes – Moreaud (16, 71,69) – Moreaux (08,60).
(la mort du loup) d'Alfred de Vigny
.... sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eut pas laissé seul subir la grande épreuve .........
Vos loups sont magnifiques et très expressifs !
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