« Sur des
Charbons ardents »
Dans la moelleuse effervescence du repas qui s’éternise
Deux bambins sont assis, assouvis et très impatients.
Sur la nappe embellie courent leurs yeux qui frisent
Parmi le cliquetis des couverts et les rires bruyants.
Les adultes assemblés embrassent la table bien garnie
En oubliant quelque peu les fantaisies des enfants.
Ce déjeuner !! … quel supplice pour de nerveux petits
Qui jouissent, pour une fois, de la clémence des parents.
On n’a plus faim, on peut descendre s’il vous plait ?,
Il vient quand le Père Noël ?, on va le voir
bientôt ?,
Dis, il va arriver par la cheminée ; comment il
fait ?,
Dis, il ne va pas oublier ma Charlotte et son robot ? …
Que de questions
susurrées, d’espoirs démesurés !!,
De pas vers les chaussons vides, l’âtre frileuse …
Puis, la hotte replète par l’embrasure, a vite déversé
Tous les vœux en une avalanche confuse, fructueuse.
Emerveillés, ils découvrent, craintifs, tous les cadeaux
Sur le divan, éparpillés sous le feu ruisselant du sapin.
Les paquets entre leurs mains éveillent des cris, des
ho !.
Sous les présents, même le plancher s’émeut et geint.
Déchirements et fébriles froissements de papier,
Boules serrées, projetées inondent vivement le salon.
Chacun ouvre, savoure le sien et … va s’extasier
Sur celui du voisin … baisers, étreintes et yeux ronds.
La fillette cajole sa poupée tout en velours et dentelle
Et joue à la princesse dans sa robe rose, devenue ;
Tandis que le fils vibre au son d’un engin exceptionnel
Et piétine les sujets de la ferme, le camion détrôné, exclu.
A l’allégresse des plus jeunes sourit la tendresse plus
âgée.
Ca converse entre deux coussins, se chamaille dans un coin.
Règne dans cette pièce où se fond le lignage … la félicité,
La Paix, trêve de Noël que les hommes honorent … au moins.
A.T. 2011
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