LE KAKAPO ….. le Strigops habroptila ou Kakapo ???
Ce n’est qu’un perroquet… perroquet-hibou, ou whakapapa … une espèce de
grand perroquet nocturne de Nouvelle Zélande.
Il possède un plumage marbré jaune-vert, un disque facial
constitué de plumes sensorielles comme des vibrisses, un gros bec gris, des
pattes courtes, de grands pieds, des ailes et une queue assez courtes. Il est
unique, c’est le seul perroquet non volant au monde, le plus lourd et
herbivore. Le mâle se moque totalement de sa progéniture et il a un système de
reproduction lek polygyne (plusieurs femelles).
Il est également l’oiseau avec la plus grande espérance de vie. Il est robuste
avec augmentation du rendement thermodynamique au détriment de sa capacité de
vol avec réduction des muscles des ailes et bréchet (crête saillante du sternum
d’un oiseau) atrophié. Le kakapo était historiquement important pour les
Maoris, peuple indigène, apparaissant dans plusieurs de leurs légendes, comme
animal de compagnie et dans leur folklore. Il a été chassé par les Maoris pour
sa viande, ses plumes pour fabriquer des vêtements de grande valeur.
Il est en danger d’extinction. En 2102 … 126 individus
vivants étaient recensés. En raison de la colonisation polynésienne et
européenne avec l’introduction de prédateurs comme chats, rats, furets,
faucons, aigles etc … l’oiseau a pratiquement disparu. Des efforts de
conservation ont été faits dès les années 1890 sans donner beaucoup de
résultats, jusqu’à la mise en œuvre du plan de relance du kakapo dans les
années 1980. Dès 2012, ils sont regroupés sur 3 îles (île de la Morue, d’Anchor
et de la Petite Barrière) où ils sont
étroitement surveillés.
Sa morphologie est impressionnante … le mâle adulte peut
mesurer 60 cm et peser 2 à 4 kg. A l’inverse des oiseaux de sol, le kakapo aux
pattes vigoureuses peut parcourir de belles distances. Ses ailes lui servent
pour s’équilibrer, le soutenir, planer et ralentir les chutes lorsqu’il bondit
des arbres.
Les « moustaches » autour du bec lui permettent de
sentir le sol, de s’orienter car il se déplace la tête baissée. Ses grands
pieds couverts d’écailles sont zygodactyles (2 doigts à l’avant et 2
doigts à l’arrière). Ses griffes prononcées sont utiles pour l’escalade et le
bout de sa queue est souvent abîmé à force d’être traîné sur le sol.
La femelle est plus petite que le mâle et moins brillante.
Elle est plus agressive lorsqu’elle est manipulée. Elle possède une plaque
incubatrice (zone dénuée de plume, duvet sur la poitrine ou l’abdomen ce
qui permet de mieux diffuser la chaleur lors de l’incubation). Elle ne se
reproduit guère avant 6 ou 9 ans). Si la nourriture est riche en protéine, elle
engendrera plus de mâles.
Cet oiseau a un sens bien développé de l’odorat. Il peut
faire la différence entre les odeurs. Lorsqu’il s’agit de nourriture,
comportement, l’une de ses caractéristiques la plus frappante est son odeur
agréable et puissante qui a été décrite comme une odeur … de moisi. Ce parfum
pouvait être un signal sémiochimique à caractère social. Cette odeur
malheureusement attire souvent les prédateurs puisque celui-ci est sans
défense. Son bec est adapté pour un fin broyage des aliments donc, il possède
un gésier plus petit par rapport à d’autres oiseaux de sa taille. Il est friand
du dacrydium cupressinum (espèce de conifère appelé « rimu »).
Il saisit une feuille avec une patte et déchire les parties nutritives avec son
bec laissant une boule de fibres indigestes. Bien sûr sa nourriture varie selon
la saison.
Pour la parade nuptiale, les mâles se rassemblent dans une sorte
d’arène et se combattent pour attirer les femelles. Elles choisissent alors le
mâle en fonction de sa qualité. Mâles et femelles ne créent pas de liens
durables ; ils se rencontrent juste lors de l’accouplement. On comprend
aisément pourquoi le mâle ne se préoccupe en rien de ses petits !!!
Pendant la période de reproduction (seulement les années où
il y a abondance de nourriture en fruits
à coques), les mâles quittent leur domaine vital pour sommets et crêtes où ils
établissent leur propre lek (cuvettes creusées dans le sol par le mâle d’une
dizaine de cm de profondeur, assez long pour y placer son corps). Elles peuvent
être distantes de 7 km de leur territoire habituel et de 50 m les unes des
autres dans l’arène où se réunit un groupe de mâles. Les mâles restent dans la
région tout au long de cette saison de reproduction. Au début, ils se battent
pour obtenir les meilleurs leks. Ils s’affrontent alors ailes déployées et
plumes soulevées, bec et griffes ouverts en émettant crissements et
grognements. Cette lutte peut blesser voire aller jusqu’à la mort. Ces cuvettes
créées à côté de parois rocheuses, berges ou troncs d’arbres amplifient les
« boum » émis par les mâles (pas avant 5 ans). Toutes les cuvettes
sont reliées par un réseau de sentiers qui peut s’étendre sur 50 m de long
d’une crête ou sur 20 m de diamètre autour d’une colline. Ils enlèvent
méticuleusement les brindilles de leurs cuvettes et des sentiers qui les
relient … Une manière unique pour les chercheurs de vérifier si toutes sont
visitées la nuit … est de placer quelques brindilles sur la cuvette. Il les
aura ramassées avec son bec et les aura déposées plus loin …. Drôle d’oiseau !!!
Le mâle fait des appels à partir de sa cuvette en gonflant
un sac thoracique. Les grognements commencent par des « boum » qui
augmentent en volume puis un « tching » métallique et sonore à haute
fréquence. Il se tient une longue période en baissant la tête avant de gonfler
à nouveau sa poitrine. Les bruits peuvent s’entendre de très loin. Les
« boum » peuvent se répéter durant 8 h par nuit. Cela peut se
produire tous les soirs pendant 3 ou 4 mois. Durant cette période, le mâle peut
perdre la moitié de son poids corporel. Chaque mâle se déplace dans chaque
cuvette de son lek afin que les « boum » soient envoyés dans chaque
direction … ce qui attire hélas aussi les prédateurs à longue
distance !!!
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