Il est né en mai 1897 à la Nouvelle Orléans aux Etats-Unis et il meurt en mai 1959 à Garches. Clarinettiste, saxophoniste et compositeur de jazz.
Sidney Bechet est à l’origine de la 1ère critique de jazz un peu sérieuse. En 1919, il est clarinettiste soliste du Southern Syncopated Orchestra dirigé par le compositeur Will Marion Cook. (1869/1944 – violoniste et chef d’orchestre de jazz américain) qui refusait d’utiliser le mot « jazz » mais tenait beaucoup à avoir Sidney Bechet … en vedette !! Le chef d’orchestre suisse Ernest Ansemet qui l’avait écouté plusieurs fois à Londres écrivait à propos de lui « Il ne peut rien dire de son art, sauf qu’il suit sa propre voie … et c’est peut-être la route sur laquelle le monde entier swinguera dans l’avenir » …
Il est né dans une famille créole qui serait originaire de Haute Savoie, plus précisément de Féternes. Il a étudié auprès de Louis dit « Papa » Tio et Lorenzo Tio fils à la Nouvelle Orléans.
En 1917, à l’exode vers Chicago, il se joint et travaille avec 2 célèbres exilés … le trompettiste Freddie Keppard (1890/1933) et le pianiste Tony Jackson. Puis il accompagne Cook (le compositeur cité plus haut) à Londres où il découvre le saxophone soprano (instrument + dominant que la clarinette et avec lequel il peut aisément produire le palpitant « vibrato » (modulation périodique du son d’une note de musique) qui est SON signe distinctif.
En 1924, il rejoint le groupe de Duke Ellington (1899/1974) et commence la 2ème tournée en Nouvelle Angleterre avec eux.
Puis il est renvoyé après trois absences de concert. Expulsé de Grande Bretagne pour cause de bagarre dans un hôtel, il retourne aux Etats-Unis et s’installe à New York où le pianiste Clarence Williams veut à tout prix le faire enregistrer en particulier aux côtés de Louis Armstrong (1901/1971 – connu aussi sous les surnoms de « Satchmo ou Pops »).
C’est ainsi qu’a lieu une 1ère rencontre avec ces géants du jazz. De nouveaux problèmes le ramènent en Europe où il passe 4 ans au service de la « revue nègre » (spectacle musical créé en 1925 à Paris) dont Joséphine Baker (1906/1975) est la vedette.
Pendant qu’Armstrong réalise ses enregistrements classiques, son rival, soliste de jazz, est en tournée en Europe et Russie. Mais il a un fort caractère et en 1928, une bagarre éclate entre lui et le banjoïste Mike McKendrick sur lequel …. Il tire !! Le drame est évité mais Sidney Bechet se retrouve à Fresnes pour 11 mois puis il est expulsé de France.
Après un retour triomphal au Festival de jazz à Paris en 1949, il décide de s’établir en France. Il y devient une vedette hexagonale. Son thème « Petite Fleur » est un succès mondial composé par lui en 1952.
A la fin de sa vie, en 1956, il entame une grande tournée en Belgique. Albert Langue,
jazzman de Mons et initiateur du Festival Mondial des musiques militaires de Mons, l’accompagne dans ses concerts … à la trompette. Sidney Bechet lui demande s’il n’a pas en réserve une musique locale pour faire plaisir au public et personnalise la tournée. A. Langue lui joue au piano « le Doudou », musique leitmotiv de la Ducasse de Mons (fête locale qui a lieu tous les ans) qu’il adapte au style de musique de la Nouvelle Orléans. C’est un succès monstre qu’il l’enregistre pour la maison de disques … Vogue (label français de distribution de disques, créé à Villetaneuse en 1947 – maison 100% française. Elle intégrait ses studios d’enregistrement, un atelier de gravure et une usine de pressage).
Ce disque est une des meilleures ventes de 1956 et permit au « Doudou » d’être connu partout dans le monde.
En 1959, le jour de son 62 ème anniversaire, une statue de son buste se dresse dans un parc de Juan-les-Pins. Sa dernière épouse est décédée en 1995. Enfant, j’ai connu une de ses épouses. En effet, mon grand père gardait des chiens durant les vacances et même tout au long de l’année. Il y avait des habitués dont celui …. de Sidney Bechet !!! Cette dame toujours en robe ou jupe longue, simple et gentille apportait avec elle de grands sacs de pâtes pour la nourriture des animaux. De plus, elle n’oubliait jamais de gratifier d’une pièce la petite fille que j’étais.
Parmi ses plus célèbres enregistrements, il faut faire figurer le trio « Blues in Thirds », « Baby Dodds », « Blue Horizon », « Out of the Gallion » etc …
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