MADELEINE BRES ….
PREMIERE FEMME MEDECIN –
Elle a
consacré sa vie à la petite enfance. Elle a posé les bases de la pédiatrie
avant de tomber … dans l’oubli !
Fille de charron, née Gébelin le 26
novembre 1842 dans le Gard elle décède le 30 novembre 1921 à Montrouge. Sa vocation lui vient très tôt grâce à
l’attention que les sœurs lui manifestaient. Elle faisait preuve de curiosité
naturelle et d’un grand esprit d’observation en les regardant confectionner
tisanes et préparations de potions. Alors lui vint l’idée de les imiter en
installant des chaises pour figurer les malades dont elle a la charge
imaginaire ... Elle prépare décoctions et onguents et prodigue ses
conseils !! Le médecin de famille, ami de la famille la voyant ainsi lui
dit « Quelle infirmière tu ferais, mon enfant » et il ajoutait «Quelle
dommage que tu ne puisses pas te faire médecin » !! car dans les
années 1850, la femme est sous l’autorité de son mari et l’on considère que de
nombreuses professions lui sont impropres. Certains médecins de cette époque
tiennent des discours violents à l’égard des femmes. Cela n’arrêtera pas la
petite fille qui caresse son rêve …
La famille
s’installe à Paris et Madeleine se marie à … 15 ans avec Adrien-Stéphane Brès,
conducteur d’omnibus. Mère de 3 enfants, son idée ne la quitte pas. C’est à 21
ans que pour la 1ère fois elle sollicite une audience du professeur
Würtz (à cette époque doyen de la Faculté de médecine) qui lui indique qu’il
lui faut d’abord obtenir ses « baccalauréats » et des « grades
universitaires » … « Qu’à cela ne tienne … je les aurai »
répondit-elle !
2 ans plus tôt, Julie-Victoire Daubié avait ouvert la voie du
baccalauréat en 1861. Elle adresse tout de même une requête au ministre
de l’éducation, Victor Duray que celui-ci fait suivre en conseil des ministres.
Heureux hasard, ce jour-là, l’Impératrice Eugénie est présente. Elle défend la
cause des femmes et est favorable au projet de Madeleine. Déterminée, elle
obtient ses diplômes Lettres et Sciences et revient voir le professeur Würtz
munie de son … sésame !
En 1870, la
guerre éclate contre la Prusse puis la Commune ce qui interrompt ses études. Un
poste d’interne provisoire à la Pitié-Salpêtrière lui est proposé.
Elle se
dévoue ce qui lui vaut des remarques de zèle et dévouement …. Néanmoins,
l’accès aux diplômes d’externat puis d’internat lui est refusé par le directeur
de l’administration de l’Assistance Publique. Elle soutient donc sa thèse pour
s’installer en ville.
Le 3 juin
1875, elle présente « De la mamelle et allaitement » une étude
scientifique sur la nutrition des bébés et est reçue avec la mention …
extrêmement bien !!! Elle a 33 ans et décide de se spécialiser dans la
relation entre la mère et son enfant ainsi que l’hygiène chez les tout-petits.
Avant elle,
l’Anglaise Elisabeth Garrett Anderson puis l’Américaine Mary Putnam sont devenues les 1ères femmes médecin en
France grâce au soutien du doyen Würtz mais elles sont reparties dans leur
pays. La voici
donc la première docteur française et révolutionne l’idée de la petite enfance. Elle est la 1ère pédiatre.
Le 30 mai
1877, elle dépose un brevet pour un nouveau biberon dit
« régulateur ».
Elle établit
des règles d’hygiène et de nutrition chez le nourrisson contribuant à la baisse
de la mortalité infantile. Professeur d’hygiène, elle a enseigné auprès des
directrices des écoles maternelles de la ville de Paris. Elle a dirigé le
journal « Hygiène de la femme et de l’enfant » et écrit de nombreux
ouvrages de puériculture. En 1893, après un voyage d’étude en Suisse, elle
fonde une crèche modèle rue Nollet aux Batignolles.
Elle
explique dans la « Chronique Médicale » en 1895 « la première, j’ai
établi les variations de la composition du lait et le problème de
l’alimentation des enfants est une de mes préoccupations. Si je mets du cœur à ma besogne cela tient,
croyez-le bien, à ce que, tout en devenant médecin, je suis restée femme ou
plutôt mère de famille »
Après
cinquante ans de sa vie dévoués à la médecine, Madeleine Brès s’est éteinte
près de Paris … dans le dénuement.
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