CHATEAU de MONTRESOR – (Indre)
Il est l’un des plus beau château de la Loire meublé et qui
n’a pas changé depuis 150 ans.
Le 1er seigneur connu de Montrésor est Roger le
Petit Diable qui vivait au XVème Siècle. Il était contemporain du Comte
d’Anjou, Foulques Nerra aux côtés duquel il se battit contre les Comtes de
Blois, notamment Eudes. Il fit construire un 1er donjon défensif
disparu aujourd’hui. Cette forteresse puissante joua un rôle important dans la
lutte qui opposa le comte d’Anjou aux comtes de Blois pour la domination de la
Touraine. Puis le château passa aux mains des « Plantagenêt », rois
d’Angleterre. C’est Philippe Auguste qui reprit le plan en 1188.
Jean III de Bueil rebâtit le château une 1ère
fois en 1375 …
puis en 1493, Imbert de Bastarnay, seigneur du
Bouchage et de Bridoré (grand père de Diane de Poitiers) en devient le
propriétaire pour 6 800 livres tournois
(monnaie de compte française du 13ème siècle utilisée pour pouvoir
convertir des sommes dans une même unité).
Il fut le conseiller
des rois Louis XI, Charles VII, Louis XII et François 1er et débuta
la construction d’un logis neuf à l’intérieur de l’enceinte fortifiée. Cette
vaste demeure devait abriter la cour, servir de cadre pour des fêtes
somptueuses organisées avec l’aide de sa femme Georgette de Montchenu. Cette
construction s’acheva en 1502. Plan rectangulaire dont la façade porte des
échauguettes (guérites d’observation sur un lieu élevé) en encorbellement, une
tourelle d’escalier polygonale. La façade méridionale vers la vallée domine le
vieux bourg. Encadrée de 2 tours cylindriques couronnées de mâchicoulis
(galerie saillante d’un château fort avec des ouvertures pour jeter des
projectiles), elle est percée de 2 étages de fenêtres à meneaux (montants et
traverses qui partagent l’ouverture d’une croisée) surmontées de lucarnes.
En même temps, est débutée en 1493 la construction
d’une collégiale qui sera achevée par son petit fils René.
Dès le XVIIème siècle, Montrésor change de propriétaires
plusieurs fois pour appartenir successivement à Charles de Lorraine, aux
seigneurs de Boudeilles et à Philippe d’Orléans. Des travaux dans les années
1830 suppriment la chapelle et restaurent la partie Ouest du logis.
Du château féodal reconstruit par Jean de Bueil ne subsiste que
l’enceinte, 2 tours décapitées et des vestiges de la porte d’entrée. Par contre
les fortifications qui protégeaient la place sont encore impressionnantes et …
2 énormes tours spectaculaires. On peut
apercevoir encore une partie des créneaux et son chemin de ronde.
En 1848/1849, un polonais, le Comte Xavier Branicki (1815/1879),
conseiller et ami du Prince Louis Bonaparte, futur Napoléon III, fit
l’acquisition du château et de ses 2 000 ha de terres. Il restaura … entièrement
et aménagea le parc dans un style au romantique et y regroupa de splendides
collections dont :
- les primitifs italiens
de la collection du Cardinal Fesch (oncle de Napoléon 1er) qui
retracent une partie de l’histoire de la Pologne et des portraits de famille
peints par Madame Vigée-Lebrun.
- une boiserie bas
relief du XVIIème par Pierre Vanneau,
- des pièces d’orfèvrerie
de la vaisselle royale polonaise,
- des trophées de
chasse splendides,
Ce comte collectionnait des œuvres d’art se rapportant au
roi cité au dessus, vainqueur de la bataille de Vienne du 11 septembre 1683, où
il défie les Turques, brisa la puissance Ottomane et délivra la ville assiégée.
Ce remarquable personnage était également cofondateur du Crédit Foncier de
France et des Chemins de Fer Français en Algérie. Il fut pour cette commune un
généreux mécène (maire de 1860 à 1870).
Les descendants de
Xavier Branicki habitent toujours sur place. Du château, la vue est imprenable.
Le jardin à l’intérieur de la forteresse offre un charme médiéval. Les
terrasses sont étagées sur 4 niveaux en passant par l’orangerie et le jardin
d’hiver. Très intéressante, une collection de pivoines arborescentes y est
cultivée. Ne pas oublier pour compléter la visite, la Collégiale Saint
Jean-Baptiste, style gothique (1519/1541) où se trouve les gisants de la
famille Bastarnay (Imbert, son épouse et son fils), ainsi qu’un tableau de
Philippe de Champaigne. Des bords de l’Indre on peut voir les imposantes
silhouettes du château et de la Collégiale ... qui se visitent une partie de l’année.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire