dimanche 31 juillet 2011

L' idéal...?


Crayon A.T

Setter

Voici l'un de mes dessins, ma seconde passion.

La mer ...

Dans le grand océan, une petite vague est amoureuse du vent . Celui-ci lui demande :
   - tu veux une bourrasque ou un ouragan, un ...
   - oh non ... juste une petite bise ...


CF : blague trouvée sur le net.




"la Mer"




















Sur la plage, les mains dans les poches, 
Cheveux bistre sur son col relevé ;
Elle chemine au bord de la mer proche
Le regard sur la ligne d'horizon bleutée.


Du large, sur les galets et le sable mouillés,
Les vagues dans la fraîche brume
Glissent lentement à ses pieds
En bordées de blanches écume.


Les rayons pâles et comme irréels
Fondent sur la houle en reflets d'argent ;
Immensité mouvante et éternelle
Que la brise anime en ondoiements.


Les plus bas rochers, tels des gisants,
Sont effleurés puis envahis
Par le clapotis du flux de l'océan
Qui venu des fonds, les engloutis.


Par-dessus les dunes dorées
Les cris sonores des oiseaux de mer
S'éloignent vers les flots lustrés
Planant sur les barques légères.


A fleur d'eau, vides, les coquillages,
Praires irisées, par le ressac roulées,
Déferle en cascades sur le rivage ;
Nacre de Neptune d'embruns salés.


Mats, vergues et voiles s'évanouissent
Navigant sur les eaux paisibles
Avant que la fureur ne surgisse
Des profondeurs en lames irascibles.


Dans l'empyrée rougeoyant noyée,
Sur son tertre, la chapelle de pierre
Vers ses trépassés sans linceul, oubliés,
Leur dédie sa litanie de prières.


                                     A.T. 2009


Neptune : Dieu de la mer
empyrée : ciel, paradis (n.m.)

samedi 30 juillet 2011

Le Solitaire...

« le Solitaire »




En mars, avril, au croissant, les hommes élaguaient
Les hautes branches des allées puis les embrasaient.
De ces montagnes de bois jaillissaient vers le ciel
Des poignées vermillon et blondes d’étincelles.
Après de grands brasiers dans l’après-midi ensoleillé,
Le grand-père et sa petite fille, de fumée imprégnés,
Les yeux encore rougis, remontaient un large chemin.
Devant eux, leur chien, un bâtard s’immobilisa soudain.
Le poil hérissé, il vint près des jambes de son maître.
Un bruit confus de rameaux cassés venait des hêtres ;
Un grognement sourd se précisait. Prudent, l’esprit vif
Le grand-père poussa la fillette derrière lui … attentif.
Un solitaire de belle taille surgit à quelques foulées
Du trio cloué au sol. Il les regarda la tête dressée.
La bête devait bien tarer ses quatre vingt kilogs.
Massif, il sondait le vent le nez levé bien haut.
Armé d’une fourche à quatre dents pointée, défense
Dérisoire entre ses mains … audace… insolence …
Il était prêt à en découdre pour elle dans ce layon ;
Face à la puissance sauvage aveuglée par les rayons.
Pas un geste, un murmure ne devaient menacer leur vie,
Un souffle ; leurs battements de cœur semblaient ralentis.
Le chien tremblait ; le vieil expert craignait le grand mâle.
Allait-il charger ?. Que fallait-il attendre de cet animal ?.
Légèrement fléchi, un pied décalé, il jaugeait son adversaire.
Un silence inattendu, saisissant … la forêt venait de se taire.
Les oreilles droites, les poils de jarre, les broches meurtrières
Du sanglier aguerri, luisaient dans les jets de lumière.   
Puis brusquement, dans les fourrés humides, il s’enfonça.
Doucement, la fourche baisa la terre. L’aïeul se redressa.
La fillette, le visage verdâtre étreignit sa main rassurante
Et côte à côte, ils rentrèrent dans la radiance déclinante.

                                                       A.T. 2011

Croissant : outil dont la lame est en forme de croissant. Fer léger
Au taillant comme un rasoir. Son manche en bois léger est de 2 à
3m et solidement adapté sur une douille ouverte ou aveugle.  

Layon : chemin forestier

Jarre : poils de soie du sanglier

Broches : défenses des sangliers

Radiance : rayonnement   

mercredi 27 juillet 2011

La terre tremble

……………………………………………
La terre tremble …  mon Dieu tout tremble ;
Elle est un piège vivant, brisant, écrasant.
Les ouvrages vacillent, oscillent et semblent
Gambiller sur leurs mécanismes, superbement ;
Tandis que chancellent et s’écroulent les villes ;
Où corps et âmes basculent dans un enfer d’eau.
Le cauchemar venant de la mer assassine et vile,
Laisse derrière lui, un indescriptible chaos.
Dans les rues, le roulement exterminateur
Sème l’épouvante en les cœurs et les entrailles.
Tout n’est que fétus de paille transbordés, malheur
Et supplice de ceux que la douleur tenaille.      
Dans cette apocalypse, l’Ile engloutie, anéantie
Frissonne. Ombres figées aux masques endeuillés      
Calmes et dignes cherchent en vain, appellent, crient
Dans le silence dont même un écho en est dépouillé.
Coulent sur les sourires pétrifiés à peine esquissés
Les larmes de la fatalité. La détresse survivante
Pourtant espère encore de ce désert de victimes chargé.
Mais seul, répond le néant de la désolation poignante.    
Lorsque montent les secousses du fond de l’océan ;
L’Ile de spasmes ébranlée, dans sa majesté, se tord
Et gémit. De ses plaies béantes, les feux ardents
Eclairent le grand catafalque de tous ses morts.

                                                             A.T. 2011


(séisme au Japon en mars de la même année)
Magnitude 9 -