jeudi 8 septembre 2011

Quiquito le mimi petit croco !






Regard profond et fier.



Histoire drôle


Histoire drôle


C'est un éditeur qui dit à un écrivain : 
   - J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle
   - commencez donc par la bonne ...
   - Paramount a adoré votre livre, littéralement dévoré !!
   - Ah, c'est très bien et la mauvaise nouvelle ?.
   - Paramount ... c'est mon chien .....




Le Rocking-chair.


                        Nuit étoilée Van Gogh

« Le Rocking-chair »

Dans son rocking-chair, d’avant en arrière, elle se balance
La tête renversée, toujours à la même cadence.
Elle est si menue, si fragile somnolente dans l’errance
D’une incandescente relevée. Qui peut dire à quoi elle pense …
A qui, hier, demain, à l’éphémère présent de son existence ?.
Dans son rocking-chair sans âge, elle se balance.

Son visage parcheminé creusé de rides vives, s’éclaire,
Pâle dévote à la chaude clarté des volets entrouverts.
Il reflète le dur ouvrage des femmes de naguère ;
Debout de l’aube au crépuscule, vaillantes et fières.
Elles portaient le prénom de Marie, Louise ou Claire.
Son visage parcheminé dans la pénombre, s’éclaire.

Sur ses lèvres minces, s’étirent un sourire sage et touchant
Tout comme l’amande de ses yeux malins et attachants.
Son aisance, sa beauté furent l’attrait de ses vingt ans.
Amusée, elle confiait « avoir fait attendre son soupirant » !.
Ses mains fébriles trahissaient son éternel sentiment.
Sur ses lèvres minces, passe un vague à l’âme touchant.

De sa commode, veille un militaire dans un cadre doré
Près du globe de leurs noces. Sur un coussin décoloré,
Sa couronne d’oranger, son vase au bouquet de mariée,
Un brin de muguet … Près d’elle, son chapelet enroulé,
Qu’elle récite, grain après grain entre ses doigts, glissé.
De la commode, se perd son chagrin dans le cadre doré.



     Dans son rocking-chair, silencieuse, elle se balance.
     Elle attend que les voiles de la nuit la dispensent
     D’un lever du jour. Son visage parcheminé s’éclaire
     Fatigué et serein. Elle aimerait que ses prières
     Sur ses lèvres minces, murmurées ; touchant
     Hymne défunt, emporte son soupir impatient.
     Vers la commode, elle se languit sur le cadre doré.
     C’est par un soir étoilé qu’il lui plairait de le retrouver.

                                                                         A.T. 2009

Relevée : après-midi       



« Premier jour d’école »




« Premier jour d’école »


Dans mon panier, attachée sur le Solex de maman, le cœur chagrin
Nous traversions le pont sur le Seine vers mon inhabituel logis.
Je venais de quitter mes cafardeux grands-parents en cet après-midi
Pour entrer, à six ans, au cours préparatoire du jour au lendemain.


                                       ---


Ma mère tenait ma main et de l’autre mon cartable marron clair.
Préoccupée, sur le parcours, des dizaines de questions, je posais.
De la place du Marché, je devinais l’école vu le monde qui convergeait.
Un agent en cape faisant la circulation devant le porche ouvert.


Que de têtes inconnues, de bousculades, de cris, de pleurs..
Dans la cour peuplée, seule, désemparée, je me suis échappée.
Dans le couloir, quelqu’un m’a rattrapée en larmes et m’a ramenée,
« Apprivoisée » … elle me souriait mais je me débattais de frayeur.


Sous le préau, deux rangs se sont formés devant la première porte.
Le brouhaha était retombé. J’entendais des hoquets, des sanglots.
Tête baissée,  je n’étais pas l’unique fontaine débordante d’eau.
Puis nous avons fait un pas dans une salle, ma classe en sorte.


Assises les bras croisés, nous levions le doigt à l’appel de notre nom.
La maîtresse, celle qui m’avait interceptée, derrière son bureau de bois,
Perchée sur une estrade, s’imprégnait de chacun de nos minois.
On aurait entendu une mouche voler … pas un bruit, pas un son.


Les tables inclinées étaient alignées par cinq sur quatre rangées.
Une rainure pour règles, plumes Sergent Major, deux encriers,
Une case à partager avec une élève, comme moi, en coquet tablier.
Cette année nous apprendrait à se sociabiliser, lire, écrire, compter !!...


Derrière la maîtresse, un tableau triptyque, des craies, une baguette.
De chaque côté, sur pied, un autre pivotant, plus usés et des tampons.
Sur les murs, des images, des lettres et chiffres en noir et rouge. Au fond
Un piano droit !! … A l’entrée, nos effets pendus dont ma veste.


Je ne pouvais détacher mes yeux des hautes fenêtres à l’étoffe marine.
Je n’entrevoyais qu’un coin de ciel et l’avancée d’un auvent.
L’arrivée de Madame la Directrice secoua mon esprit absent.
Près de l’institutrice, elle fut édifiante sur toutes formes de discipline !!...


La cloche tirée nous soustrayait à ces consignes rigoureuses.
Dans la cour, une bruyante, braillarde société  en récréation
Mit la sauvageonne que j’étais, à l’écart de cette excitation.
Sur un banc, j’observais toutes ces filles … timide, anxieuse.


Des coups de sifflets retentirent. A nouveau, je regagnai ma place.
Une histoire fut contée accompagnée de mimiques et jeux d’ombres.
A l’heure de la sortie, je retrouvais maman. Devant mon assiette, sombre,
Je ne pus déjeuner … la déchirure de la veille me submergeait de détresse.


Ce qui me permit de remuer, au retour, ce fut la distribution de fournitures ;
Des piles de livres de lecture attrayants, une montagne de cahiers,
Des boîtes de crayons, des sacs de bûchettes à suspendre à chaque dossier.
L’encre violette coula « à flots », futures bavures d’une novice écriture !!...


Après un temps de détente, le début de soirée s’amorça en musique …
Notre maîtresse-pianiste, sur le clavier noir et blanc du couvercle relevé,
Le pied sur l’une ou l’autre pédale fredonnait et encourageait l’assemblée…
Alors … je remarquais son visage mangé de grands yeux ébène dynamiques.


                                    ---


Ce premier jour d’école pressentait la fin de mon Enfance et de ma Liberté.
M’effacer, m’intégrer et me fondre dans le moule souhaité … extérieur.
La crainte étouffée … cachait une farouche personnalité intérieure !! …
Il me semble que flottent encore les odeurs indéfectibles de mon impérissable année …..




                                                                A.T. 2010




(octobre de l’année 1955)








La plume sergent major:

"Cette plume a été la plus utilisée par les écoliers. La Sergent-Major est certainement la plus connue des français. Elle a été conseillée aux maîtres d'école pour que les élèves, au travers de cette appellation aient en mémoire l'effort demandé aux valeureux soldats pour reconquérir l'Alsace et la Lorraine annexées par l'Allemagne à l'issue de la guerre de 1870. Sur les boîtes, on pouvait voir des images attrayantes relatant une victoire ou une grande bataille des armées françaises dirigées par de prestigieux chefs. Après que l'Alsace et la Lorraine aient été rendues à la France en 1919, cette appellation devenait le symbole de la victoire. Cette plume métallique à la pointe dure et fine est probablement le dernier modèle de plume d'écolier fabriqué en France. Elle est encore aujourd'hui recherchée pour le dessin, les tracés à l'encre de chine. Elle comporte de nombreuses formes, ...  Il n'était pas si facile de s'en servir... l'apprentissage était laborieux ...!!!

Les grandes marques de plumes ont été usinées en Grande Bretagne, Londres, Birmingham etc ... les plus importants fabricants ont été Joseph Gillott, John Mitchell, Baignol et Fargon etc ...les industriels attribuaient un nom et souvent un n° ou les 2 à chaque plume au fur et à mesure de leurs nouvelles fabrications. Les formes, les noms étaient souvent copiés par des concurrents qui se livraient à une lutte acharnée ce qui permet, aujourd'hui de trouver des milliers de plumes différentes non seulement par leurs formes mais aussi par la couleur, les inscriptions, noms et n°. Les noms les plus connus sont les célèbres Sergent-Major : Henry, Gauloise, Velléda, Tremplin, Plume "J", plume de ronde etc...

Les collectionneurs de plumes s'appellent des "calamophilistes".

Pour qu'elle ne rouille pas, n'oublions jamais cette plume qui "courait" sur nos feuilles avec son encre violette, son petit bruit caractéristique ; cette plume géniale qui a tant sali de cahiers, de pupitres et taché tant de doigts !!!... jusqu'en 1960 ce bec d'acier sera utilisé dans toutes les écoles et autres lieux où l'écriture manuscrite était d'usage, partout dans le monde ... le crayon à bille l'a remplacée irrémédiablement puis le stylo bille, la pointe BIC à partir de 1950 ..."