samedi 6 octobre 2012

Le vieil arbre...





«Le Vieil arbre»

Te voyant tous les jours, je ne te remarque plus.
Tu fais partie du décor, des ténèbres méconnues,
De la fortune de mes jours naissants impromptus.        
Pourtant, le matin, tu es là, toujours à ma vue
Comme chaque soir d’ailleurs noueux et ténu.
Tu es grand, mal fichu …quelque peu tordu.
Je me demande même chez toi ce qui m’a plu …
A ta place ancestrale, l’écorce brune de ton fût,
De pleureuses branches, fagoté …  disons vêtu,
Cachent le cerisier de quelques dards pointus.
Pendeloques de tes rameaux, tes cônes rompus,
Sur la pelouse, s’abîment en grêlons inattendus.
Je ne peux m’empêcher de te voir fort tendu
Quand les coups de vent effrénés te remuent.
Inquiète, je te sens effrayé tellement éperdu.
Par ma fenêtre, ta carcasse molestée, battue,
Ploie sous les rafales mais tu restes résolu.
Tu ne peux lutter contre ce « Dieu » absolu,
Maître qui n’a cure de ta robustesse déchue.
Dans la tourmente vas-tu abdiquer, fourbu ?
Ou encore une fois, résister brave et têtu ?.  
J’ai peur que sur mon toit tu tombes, fendu
Et pleure près de toi, ta chevelure répandue.
Je t’observe comme si je ne t’avais jamais vu,
Je me soucie de toi,  … redoutable invaincu.     
Tu es le vieil arbre qui est un peu dépourvu,
Le patriarche … que j’avais négligé, perdu,
La sentinelle dont la cime veille … rompue.
Après la tempête, le calme enfin revenu,
Tu es là, trempé, tranquille voire détendu ;
Et soulagée, je suis, après tout ce chahut !!!.
             
A.T. 2012



Ténu : fragile

Fût : tronc d’un arbre

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