samedi 28 novembre 2015

MADELEINE BRES …. PREMIERE FEMME MEDECIN –



MADELEINE BRES …. PREMIERE FEMME MEDECIN –



Elle a consacré sa vie à la petite enfance. Elle a posé les bases de la pédiatrie avant de tomber … dans l’oubli !

Fille de charron, née Gébelin le 26 novembre 1842 dans le Gard elle décède le 30 novembre 1921 à Montrouge.  Sa vocation lui vient très tôt grâce à l’attention que les sœurs lui manifestaient. Elle faisait preuve de curiosité naturelle et d’un grand esprit d’observation en les regardant confectionner tisanes et préparations de potions. Alors lui vint l’idée de les imiter en installant des chaises pour figurer les malades dont elle a la charge imaginaire ... Elle prépare décoctions et onguents et prodigue ses conseils !! Le médecin de famille, ami de la famille la voyant ainsi lui dit « Quelle infirmière tu ferais, mon enfant » et il ajoutait «Quelle dommage que tu ne puisses pas te faire médecin » !! car dans les années 1850, la femme est sous l’autorité de son mari et l’on considère que de nombreuses professions lui sont impropres. Certains médecins de cette époque tiennent des discours violents à l’égard des femmes. Cela n’arrêtera pas la petite fille qui caresse son rêve …

La famille s’installe à Paris et Madeleine se marie à … 15 ans avec Adrien-Stéphane Brès, conducteur d’omnibus. Mère de 3 enfants, son idée ne la quitte pas. C’est à 21 ans que pour la 1ère fois elle sollicite une audience du professeur Würtz (à cette époque doyen de la Faculté de médecine) qui lui indique qu’il lui faut d’abord obtenir ses « baccalauréats » et des « grades universitaires » … « Qu’à cela ne tienne … je les aurai » répondit-elle !



2 ans plus tôt, Julie-Victoire Daubié avait ouvert la voie du baccalauréat en 1861. Elle adresse tout de même une requête au ministre de l’éducation, Victor Duray que celui-ci fait suivre en conseil des ministres. Heureux hasard, ce jour-là, l’Impératrice Eugénie est présente. Elle défend la cause des femmes et est favorable au projet de Madeleine. Déterminée, elle obtient ses diplômes Lettres et Sciences et revient voir le professeur Würtz munie de son … sésame !

En 1870, la guerre éclate contre la Prusse puis la Commune ce qui interrompt ses études. Un poste d’interne provisoire à la Pitié-Salpêtrière lui est proposé.



Elle se dévoue ce qui lui vaut des remarques de zèle et dévouement …. Néanmoins, l’accès aux diplômes d’externat puis d’internat lui est refusé par le directeur de l’administration de l’Assistance Publique. Elle soutient donc sa thèse pour s’installer en ville. 

 

Le 3 juin 1875, elle présente « De la mamelle et allaitement » une étude scientifique sur la nutrition des bébés et est reçue avec la mention … extrêmement bien !!! Elle a 33 ans et décide de se spécialiser dans la relation entre la mère et son enfant ainsi que l’hygiène chez les tout-petits.

Avant elle, l’Anglaise Elisabeth Garrett Anderson puis l’Américaine Mary Putnam  sont devenues les 1ères femmes médecin en France grâce au soutien du doyen Würtz mais elles sont reparties dans leur pays. La voici donc la première docteur française et révolutionne l’idée de la petite enfance. Elle est la 1ère pédiatre.  

Le 30 mai 1877, elle dépose un brevet pour un nouveau biberon dit « régulateur ».  

Elle établit des règles d’hygiène et de nutrition chez le nourrisson contribuant à la baisse de la mortalité infantile. Professeur d’hygiène, elle a enseigné auprès des directrices des écoles maternelles de la ville de Paris. Elle a dirigé le journal « Hygiène de la femme et de l’enfant » et écrit de nombreux ouvrages de puériculture. En 1893, après un voyage d’étude en Suisse, elle fonde une crèche modèle rue Nollet aux Batignolles.



Elle explique dans la « Chronique Médicale » en 1895 « la première, j’ai établi les variations de la composition du lait et le problème de l’alimentation des enfants est une de mes préoccupations.  Si je mets du cœur à ma besogne cela tient, croyez-le bien, à ce que, tout en devenant médecin, je suis restée femme ou plutôt mère de famille »

Après cinquante ans de sa vie dévoués à la médecine, Madeleine Brès s’est éteinte près de Paris … dans le dénuement. 


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