dimanche 4 mars 2012


« Erika » 

De la race des molosses, Erika la belle,
La tendre, la câline, la fidèle
Du grand domaine, était la gardienne.
Dans ses yeux vifs « Terre de Sienne »
Se lisaient intelligence et loyauté.
Sa truffe humide un peu remouchée
Sur un museau large et noir,
Oreilles ingambes ; il fallait la voir !!.
Son corps calme et puissant,
Equilibré et tellement vigilant …
Qu’elle était solide et fière
Assise sur une marche, la dernière.
Fauve et rase, sa robe brillante
Lui donnait une prestance imposante.
Son caractère fougueux et joueur
Aux assauts plein d’ardeur
Faisaient reculer d’un pas
Son complice riant aux éclats.
Les voyages ? … elle était la première
Laisse traînante à la portière !!.
Sur son tartan à carreaux
La babine relevée sur un croc ;
C’était le garde-corps craint
Des étrangers importuns.
Lorsque nous étions dehors, au guet
A la ronde … elle observait.
Diligente, la tête sur ses pattes,
La sentinelle veillait sur ses pénates.
Dans le bois entre chien et loup
A mi-chemin, je sifflais deux coups ;
De suite, je l’entendais galoper.
Elle arrivait à peine essoufflée
Son bout de queue frétillant
Et les muscles saillants !!.
Elle aboyait peu. Un geste, un mot, alors
Dressée, elle aurait jusqu’à la mort
Courageuse et farouche alliée,
Son ennemi le plus redoutable, défié.
Pour couche, une peau de mouton
Auprès du lit de son patron
Où elle dormait là chaque nuit,
Paisible rêveuse étendue près de lui.
Méfiante et pour ses maîtres si attachante …
Tel était notre fantastique boxer … chienne étonnante …

                                                       A.T. 2010 (Erika 1954/1966)
Remouchée : un peu relevée
Ingambe : en éveil/alerte
Tartan : étoffe de laine à larges carreaux de couleurs

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