samedi 10 janvier 2015

LES ESQUIMAUX …………YUPIIT (ou yupik au singulier)


LES ESQUIMAUX …………YUPIIT (ou yupik au singulier)




Les yupiit sont des indigènes qui vivent sur la moitié sud de la côte ouest de l’Alaska, spécialement sur le delta Yukon-Kuskokwim et le long de la rivière Kuskokwim et sur la pointe orientale de la Russie et l’île Saint Laurent au sud du détroit de Béring (les Yupiit de Sibérie). Ils sont apparentés aux « Inuits ».
Le delta du Yukon se compose plus ou moins d’une toundra subarctique à riche végétation et de nombreux cours d’eau servant de voies de communication. Le manque de bois est remplacé par l’abondance du bois de flottage descendant les rivières au printemps.

Les Yupiit du centre de l’Alaska sont de loin le groupe le plus important. Les explorateurs russes dans les années 1800 ont fait une confusion. Certains Yupiit le long de la frontière ont été appelés Aléoutes ou Alutii en Yupik. Cette dénomination est restée et les Yupiit se sont désignés ainsi : « Yuk » (personne) et « Pik » (vrai).

Traditionnellement, les familles passaient le printemps et l’été au camp de pêches puis se retrouvaient dans les villages pour l’hiver.

- dans la maison commune des hommes « les Qasqig » se déroulaient les cérémonies, les festivités, les chants, les danses etc … et les traditions orales. Cette maison était utilisée pendant les mois froids car les groupes de familles suivaient les sources de nourriture du printemps à l’automne. Tous les hommes et les garçons de plus de 5 ans (en dessous, les garçons vivaient près de leur mère). Ce système de vie permet l’échange et le maintien des traditions par la voix. C’est donc le lien avec les enfants qui apprennent de leurs aînés les techniques de survie et de chasse
Ces maisons semi souterraines sont fabriquées en bois flotté, isolées par de l’humus et ouvertes par une entrée en tunnel. A l’intérieur est le reflet de l’organisation sociale du groupe : par exemple les hommes les plus importants y sont au fond où il fait plus chaud … !
Les femmes peuvent y pénétrer lors de cérémonies communautaires ou intercommunautaires.

- dans la maison des femmes « l’Ena » est en principe la maison voisine et parfois les 2 maisons étaient reliées par un tunnel. Les femmes apprennent aux filles à coudre, faire la cuisine et tisser.
Tous les hivers durant 3 à 6 semaines les garçons et les filles commutent, les hommes les initiant aux méthodes de survie, de chasse, de fabrication d’outils et les garçons … à coudre et cuisiner.

Pour les Yupiit chaque être et chaque objet possède une âme … le « Yua » qui inspire le respect …. sous peine de punitions.

Beaucoup de familles ont conservé les moyens traditionnels de subsistance, spécialement le saumon et le phoque.

La langue yupik est encore largement utilisée avec plus de 75° de la population qui la parle couramment. Le système d’écriture est semblable à l’orthographe romaine, développé par les missionnaires moraves (branche du protestantisme issue de Moravie – région d’Europe centrale – aujourd’hui partie orientale de la république tchèque) vers la fin du XIX ème siècle. Les yupiit de l’Alaska sont les seuls peuples autochtones qui ont développé un système d’écriture pictographique (dessin figuratif, stylisé ayant fonction de signe). 

Outre la fabrication des vêtements, production à la fois vitale et virtuose, les Yupiit sont célèbres pour la fabrication de masques cérémoniels. L’aspect varie selon l’usage, allant de petits masques de doigts à de grands nécessitant plusieurs porteurs. Il existe des normes strictement respectées. Ils sont créés spécifiquement pour une occasion et d’après le rêve du chaman. S’il ne le fabrique pas lui-même, il est indiqué au sculpteur ce qu’il doit faire.




Chaque masque est unique et sa fabrication est sujette au désir et à la sensibilité du sculpteur. C’était un privilège de se voir désigner par le chaman (bien sûr le ou les plus doués).

La fabrication commençait par la collecte du bois récupéré pour l’occasion et soumise à des rites particuliers afin de respecter le Yua (âme). Le sculpteur suivait les directives du chaman pour la forme de l’objet, le peignait et terminait par l’ajout des différents éléments rapportés. Le peindre était le rendre visible au monde des esprits. Ils se servaient majoritairement de pigments naturels restant fidèles à la tradition. Ceux-ci étaient souvent brûlés après la cérémonie ce qui laisse peu de traces … d’où la rareté des trouvailles archéologiques.








Le Musée du Quai Branly expose plusieurs masques Yupik et deux dépôts au pavillon des Sessions du Musée du Louvre.

Rarissime : un masque en bois flotté a été retrouvé au Groenland à la fin du XIX ème siècle. Son estimation est considérable ….. 45 000 euros !!!                 

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