L’Eté
Terre fendue accablée sous l’éclatant
ciel azur ;
Stridulent les cigales sur le muret
écroulé
Et se dorent sur sa pierre, les
lézards paresseux.
Sous les rayons ardents … elle semble
agoniser.
Les fourmis poussent et tirent à vive
allure
Un insecte mort, une aile, une
feuille craquelée
Dominées par la grâce de plumets
fructueux
Qui s’égrainent aux quatre vents …
volatilisés.
Les lépidoptères virevoltent en
danses colorées
De trémières en vagues rouges de
coquelicots
Et se perdent de nectars en calices
bleutés
Vers la draille caillouteuse du pont
de bois.
Les vignobles portent des grappes de
jais, dorées
Sur les flancs féconds des collines
et coteaux
Où s’alignent dans le maquis, les
oliviers argentés,
Saluant le ru, où mûriers et viorne
se noient.
Les libellules en ballets rapides
survolent l’étang
Où se jettent grenouilles et tritons
en fuite.
La couleuvre se glisse entre les iris
et les joncs …
C’est un frisson qui balaie les eaux
noires.
Un souffle frais blanchit les cimes
et descend
Sur les jardins brûlés en haleine qui
s’agitent.
Il exhale des odeurs de fruits mûrs,
de fenaison,
De suint par les ventaux ouverts sur
la beauté du soir.
Les chênes ne sont plus qu’ombres
sous le couchant.
Le puits et son treuil s’évanouissent
dans la nuit.
Les murmures nocturnes de la forêt
profonde et intime
S’accroissent, troublants, sous les
flambeaux du ciel.
Les chauves-souris s’éveillent et
volent en rasant
La tonnelle aux sublimes parfums …
sans bruit.
Une sonnaille tinte en bordure d’un
abîme
Sous la houlette du berger recueilli
qui veille.
A.T. 2007
Lépidoptère : insecte dont les
papillons
Draille : chemin de transhumance
Fenaison : période où le foin est
coupé
Ventail : panneau pivotant
Sonnaille : clochette attachée au
cou des vaches
Houlette : bâton de berger
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